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La réforme de l'éducation prioritaire : la nouvelle carte des REP

 

 

Il y a eu 1991, 1997, 2006 et puis encore 2010. Quatre réformes de l’éducation prioritaire telle que conçue initialement sous la présidence Mitterrand en 1982. 2014 sonne le glas d’une nouvelle modification, sous la houlette de Najat Vallaud-Belkacem fraichement ministre de l’Education nationale. Nous vous en parlions dans la Lette d’information d’octobre 2014 ; nous y voila.

 
 
source : photo du journal LEXPRESS.fr (avec l'AFP)
 
 

L'éducation prioritaire: petit rappel

 

L’éducation prioritaire : pour qui ? Pour quoi ?

Le ministère de l’Education nationale énonce : « La politique d’éducation prioritaire a pour objectif de corriger l’impact des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire par un renforcement de l’action pédagogique et éducative dans les écoles et établissements des territoires qui rencontrent les plus grandes difficultés sociales. La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République en a défini l’objectif : ramener à moins de 10% les écarts de réussite scolaire entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres élèves de France. La refondation de la politique d’éducation prioritaire est engagée. Le site national rénové de l’éducation prioritaire accompagne cette refondation »1.

 

L'éducation prioritaire a donné naissance aux ZEP: Zones d'Education Prioritaire. Avec la réforme actuelle, le nom de REP, Réseaux d'Education Prioritaire, s'est substitué à celui de ZEP.

 

Les points clés de la réforme 

 

Arrivée fin août au ministère, Najat Vallaud Belkacem, reprend avec détermination le flambeau de son prédécesseur Monsieur Peillon qui avait annoncé en janvier dernier une réforme ambitieuse de l’éducation prioritaire. Depuis quelques temps, elle sillonne les écoles, exprimant son désir de poursuivre cette réforme. Le 17 décembre dernier, elle déploie la nouvelle carte des REP. 

 

A l'origine, la réforme de l'éducation prioritaire est un axe de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République du 8 juillet 20132

 

Partant du constat d’une inadéquation entre la carte actuelle de l’éducation prioritaire et les réalités sociales, le ministère de l’Education national a entrepris un redécoupage de la carte : il est donc prévu 1082 REP, dont 350 REP+, réseaux où les difficultés sont particulièrement prégnantes. Comme nous l’avions évoqué précédemment, la redéfinition de cette carte s’est effectuée à partir d’un indice social défini par la DEPP, reposant sur 4 paramètres (taux d’élèves issus des catégories sociales les plus défavorisées, taux de boursiers, taux d’élèves résidant en zone urbaine sensible, taux d’élèves en retard à l’entrée en 6e). Voir ci-dessous la carte des REP présentée mercredi 17 décembre.

 

La dénomination de « réseau », quant à elle, met l’accent sur la nécessité pour les établissements de travailler de concert pour optimiser la réussite scolaire. A cet égard, le référentiel mis en placepointe le devoir de ces derniers  de coopérer entre eux mais aussi avec les parents, les collectivités et le tissu associatif local. 

 
 
 
 
 

Une réforme controversée

 

Comme tout changement, celle de la réforme de l’éducation prioritaire ne manque pas à la règle et cristallise interrogations, critiques et tensions. Malgré les précautions de la ministre pour qu’aucune autre voix ne s’élève que celle des chants de noël, le corps enseignants et les parents d’élèves se sont faits entendre ces derniers temps. En annonçant la sortie de certains établissements publics du dispositif, il était inévitable que certains se révoltent à l’idée de perdre leurs avantages (légitimement) acquis. Selon les propos du ministère, 10% des réseaux sortiront du dispositif ; autant l’intégreront.

 

Or certaines écoles, qui doivent sortir de ZEP, mettent en avant les difficultés qu’elles rencontrent et les origines modestes de leurs élèves ; elles pointent également du doigt un découpage jugé injuste : chaque académie se voit attribuer un quota de REP et REP+, quota qui contraint les recteurs à exclure certaines écoles du dispositif. 

 

Qu'en est-il des avantages d’être classé en ZEP ou REP? Petit récapitulatif.  

Faire partie du dispositif ouvre un accès à : des moyens financiers supplémentaires, primes et temps de cours en moins pour les enseignants afin de pérenniser les équipes, nombre réévalué de professeurs/animateurs pédagogiques et activités culturelles et sportives, suivi personnalisé des élèves, etc. ; en somme, un ensemble de mesures pour assurer un accompagnement adapté et renforcer un encadrement de qualité.

 
 

Quel rôle pour l’accompagnement à la scolarité dans ce redécoupage?

 

Ces dernières années se sont dessinées avec toujours plus de force les enjeux et la nécessité de l’accompagnement à la scolarité. La présence d’associations auprès des écoles (situées en ZEP ou non) semble aujourd’hui indispensable pour concourir à cet objectif commun de réussite scolaire. 

 

Si certaines ZEP venaient à perdre leur statut, une réflexion devrait alors être menée pour anticiper les moyens à mettre en œuvre afin d’être toujours aussi efficace malgré un budget moindre. A cet égard, les associations, dont celles proposant un dispositif d’accompagnement scolaire, n’auraient-elles pas un rôle à jouer pour compenser le « manque à gagner » ? 

 

 

Attendons maintenant les suites données à cette réforme, après la parution ce jour (mercredi 17 décembre) de la carte officielle des nouveaux REP et REP+. 

 

 

 

Page du Ministère de l'Education nationale relative à l'éducation prioritaire

Site Légifrance

Référentiel de l'éducation prioritaire

 

 
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