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Dans le cadre des actions du Programme AlphaB, nous partons à la rencontre d'associations qui rejoignent nos thématiques (alphabétisation, lutte contre l'illettrisme, enseignement du français, solidarité...)

Ce mois-ci, nous vous présentons l'association Solidarité Roquette

En ce jeudi de novembre, je suis chaleureusement accueillie par Morann Binet et Marine Garcier-Larger, toutes deux référentes au centre social Solidarité Roquette. Je vais passer tout l’après-midi avec elles pour réaliser ce reportage, des interviews vidéo. Je suis également invitée à assister à un cours de français pour adultes et à une séance d’accompagnement scolaire. 

Solidarité Roquette est un centre social qui se situe dans le 11ème arrondissement de Paris près de Bastille, au 47 rue de la roquette. L’association existe depuis 1975 et compte 14 salariés et 86 bénévoles

L’association Solidarité Roquette est, comme le décrit la présidente, « une association pour les habitants par les habitants, pour une solidarité quotidienne et intelligente. » 

Les activités du centre bénéficient à toutes les tranches d’âge, que ce soit pour la petite enfance, les enfants, les adultes ou les séniors. La mission principale de Solidarité Roquette est de favoriser le développement et l’épanouissement de la personne. Pour une adhésion annuelle d’une vingtaine d’euros, les familles du quartier ont accès aux services proposés : crèche, ateliers d’information pour les parents, ateliers créatifs, soutien scolaire, activités ludiques, sportives et débats pour les adolescents, dîners et espace de préparation de repas, ateliers de français, ateliers numériques, écrivain public, atelier couture, jardin partagé ainsi que le  yoga et la sophrologie. Le centre social organise également des événements et fêtes tout au long de l’année et héberge diverses autres associations comme les alcooliques ou les narcotiques anonymes ainsi que la ligue des droits de l’Homme.

 

Les locaux sont vastes et colorés, les murs sont agrémentés de documentation et de créations artistiques faites pendant les ateliers. 3 salles sont disponibles ainsi qu’une salle informatique, une cuisine et un hall où l’on peut trouver presque en permanence des écrivains publics qui accompagnent les personnes qui le souhaitent dans leurs démarches administratives.

 

D’un atelier de français…

La séance à laquelle j’assiste porte sur les factures. Il y a 12 apprenants dont une majorité de femmes. Pendant une bonne partie de la séance on fait des exercices en binôme sur des photocopies de vraies factures anonymisées. Le but de la séance est de leur permettre de comprendre comment les différentes factures qu’ils rencontrent dans la vie quotidienne sont rédigées, qui les envoie, quand faut-il payer, combien faut-il payer. C’est l’occasion d’apprendre de nouveaux mots de vocabulaire et de travailler sur les sons, en particulier le son « k ».

A Solidarité Roquette le bénévole n’est jamais seul sur son action, aujourd’hui 3 formatrices animent l’atelier de français. Elles se répartissent les tâches et l’espace : l’une explique, l’autre est au tableau, une autre reste aux côtés des apprenants. Lors du travail des apprenants en binôme, elles vont voir chaque groupe pour vérifier comment ils s’en sortent et leur apporter leur aide. Chacune a une élocution différente, avec ses intonations, accents et rythme de parole propres, ce qui expose les apprenants à des manières de parler variées. Pour certains, l’atelier est le seul moment où ils pratiquent le français en continu.   

Les formatrices m’expliquent qu’elles bénéficient de formations gratuites à l’enseignement du français grâce au centre social, ce qui leur permet de découvrir de nouveaux outils. Par exemple, elles ont créé un groupe de discussion via l’application WhatsApp dans lequel elles échangent et partagent des photos du tableau avec les apprenants. Elles insistent sur la richesse des rencontres qu’elles font ici, et sur l’importance d’encourager et de féliciter les apprenants qui manquent souvent de confiance en eux et pensent que, s’ils y arrivent, c’est grâce aux formateurs. Les formatrices tiennent à leur rappeler que non, c’est grâce à eux-mêmes.

Il y a une très bonne ambiance, l’atelier est convivial. On voit que chacun se connait, des blagues et des rires fusent.

Les 4 apprenantes avec qui je discute découvrent la lecture de la facture pour la première fois. Trois d’entre elles viennent depuis quelques mois mais se débrouillent déjà bien. L’atelier a été une grande réussite et chacun a réussi haut la main les exercices. Tous sont intéressés et s’emparent du sujet, qui leur est directement utile dans la vie de tous les jours.

 

...à un atelier d’accompagnement à la scolarité

L’atelier de français prend fin et laisse place à la session d’accompagnement scolaire. Aujourd’hui, le centre accueille une quinzaine de collégiens. Les jeunes se répartissent dans les trois salles à disposition pour faire leurs devoirs. Ils sont encouragés à commencer leurs activités en autonomie et appeler un bénévole quand ils rencontrent des difficultés, des obstacles dans leurs exercices.

Le petit groupe de bénévoles disponible ce jour-là accompagne les jeunes dans leurs révisions, les aident avec la méthodologie, mais gèrent aussi les débordements et tensions qui surgissent par moments entre les jeunes.

Chaque jeune qui décide de venir s’engage à passer au moins 1 heure au centre social 2 fois par semaine toute l’année. Les familles signent une charte. Pour le centre social, il est essentiel de créer ce lien de confiance avec les familles pour comprendre le contexte global dans lequel évolue le jeune et connaitre son rapport à ses parents et frères et sœurs, à l’école et ses pairs.

Morann, la coordinatrice du pôle enfance est en contact avec les enfants, les familles, les bénévoles et les écoles. Elle a accès au suivi scolaire des enfants, à leurs bulletins et a aussi des rendez-vous réguliers avec les professeurs. Alors que nous échangeons, un enfant vient la voir pour lui demander s’il peut rester plus longtemps. Elle me dit que ça arrive souvent : les enfants se sentent bien au centre et créent des liens d’amitié entre eux. C’est aussi pour cette raison que l’atelier est ouvert pendant les vacances.

Le lien social au cœur des activités

Au centre social Solidarité Roquette, toutes les personnes que j’ai rencontrées sont très enthousiastes et bienveillantes. Les bénévoles avec qui j’ai discuté prennent leur mission à cœur, ils s’investissent, apprennent plein de choses et se remettent en question, mais aussi reçoivent énormément en retour : selon eux, le plus gratifiant dans leur activité est le lien tissé avec les publics accueillis. Chacun se lie à des personnes très différentes d’eux-mêmes, des personnes âgées ou jeunes, d’un autre milieu social, d’une autre culture, d’un autre pays. Ils ont créé un vrai lien avec le centre social et son équipe, sur laquelle ils peuvent compter. Le bénévolat ne représente pas juste 2 heures dans leur semaine, mais un vrai moment de solidarité et de lien social. Ce sont ces rencontres qui font la richesse du bénévolat.

 

Retrouvez en cliquant ici une vidéo de présentation de l'association.

Retrouvez une vidéo de présentation des ateliers de français en cliquant ici.

Retrouvez une vidéo de présentation d'un atelier d'accompagnement à la scolarité en cliquant ici.

 

Jade Bodin Pavlin pour le Programme AlphaB

 

Pour contacter Solidarité Roquette

47 rue de la Roquette 75011

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