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Dans le cadre des actions du Programme AlphaB, nous partons à la rencontre d'associations qui rejoignent nos thématiques (alphabétisation, lutte contre l'illettrisme, enseignement du français, solidarité...)
Ce mois-ci, nous vous présentons l'association Foyer de Grenelle
 

En ce jeudi 5 mars, je suis invitée à passer la fin d'après midi au Foyer de Grenelle en compagnie des référentes des ateliers d'apprentissage du français pour adultes. Passée le porche, je découvre de vastes locaux autour d'un jardin. Le Foyer de Grenelle est une association loi 1901 situé dans le 15ème arrondissement de Paris, à la Motte Piquet, au 17 rue de l'Avre. Elle compte environ 300 bénévoles et une dizaine de salarié·es.

 

Le Foyer de Grenelle, un lieu de vie et d’accompagnement au coeur du 15ème arrondissement de Paris

 

Engagée dans un projet social, l'association oeuvre pour plus de justice, d'équité, de partage et de dignité. Les habitant·es du quartier sont au centre de l'action, le but étant de favoriser leur capacité d'agir, de soutenir les familles, l'engagement des jeunes et la participation active des bénéficiaires au sein du foyer.

Fondé en 1884 par un pasteur méthodiste écossais afin de soutenir les ouvriers lors de la Commune de Paris, le foyer accorde aujourd’hui une grande importance à son héritage religieux : le protestantisme et plus globalement les valeurs de charité chrétiennes. Il est possible d'assister au culte hebdomadaire, dans la nef, donné par le pasteur actuel. L'association fait d‘ailleurs partie de la Fédération Protestante de France et de la Mission Populaire Evangélique de France.

 

 

Les activités proposées sont très diversifiées et touchent ainsi tous les publics. On y trouve des activités d’accompagnement vers l’emploi, d’accompagnement administratif avec la possibilité pour près de 1000 personnes de bénéficier d’une domiciliation pour y recevoir leur courrier, la présence de 2 écrivains publics, ainsi que des conseils au sujet du logement, de la justice et de la demande d'asile. De plus, une collecte alimentaire est organisée, ce qui donne lieu à des repas hebdomadaires destinés aux personnes sans domicile (dîner le mercredi et petits déjeuners du lundi au jeudi). À côté de cela se déroulent des activités visant les familles : de l'accompagnement à la scolarité, des loisirs, de l'aide à la parentalité ainsi que le café des seniors. Les bénévoles peuvent également s'orienter vers des ateliers d'apprentissage de la langue française et des ateliers numériques qui ont beaucoup de succès. Il existe aussi un repair café, c’est à dire un atelier collaboratif pour enseigner et apprendre à réparer toutes sortes d’objets en panne, et la fameuse braderie mensuelle "les Miettes" qui favorisent tous deux l'économie circulaire.

 

 

Avant ou après les activités, tout le monde peut se retrouver dans le café accolé à la nef, qui donne d’ailleurs sur une véritable cuisine de chef, tenu par un bénévole. Les tables forment un damier de nappes rouges autour desquelles se mélangent des bénévoles, des jeunes, des personnes étrangères et des personnes en situation de handicap. C'est un véritable lieu d’échanges, très convivial. Dès que le groupe de théâtre sort de la nef, j'en profite pour aller prendre quelques photos avant l'arrivée de la chorale africaine. En plus de ce bâtiment-là, le jardin est entouré de deux grandes salles et de cinq petites où ont lieu, entre autres, les ateliers de français.

 

 

Du français à tous les repas

 

Les ateliers de français ont lieu matin, midi et soir pour convenir aux différentes disponibilités de chacun·e et cibler des publics d'apprenant·es différents. C'est une activité d'ampleur au foyer puisqu'elle rassemble un quart des bénévoles de l'association et environ 350 apprenant·es.

 

Tous les jours, de 10h à midi, les cours du matin rassemblent des primo-arrivant·es. L'originalité de ces créneaux est de cumuler un cours de français et des ateliers pratiques comme l'art, la cuisine, la création de bijoux ou encore des ateliers numériques. Les apprenant·es du matin sont souvent dans une situation administrative complexe, peu stable et n'ont pas de réel logement.

 

L'après-midi, il y a des ateliers le lundi, mardi et jeudi. Les 38 formateur·rices se répartissent en binôme sur dix classes : deux pour les Alphas, c’est-à-dire pour des personnes qui ont été scolarisées moins de 5 ans dans leur pays d’origine et huit pour les FLE, scolarisés plus de 5 ans dans leur pays d’origine. Les apprenant·es ont un profil plus diversifié que ceux du matin. Afin de favoriser la venue des femmes et notamment des mères, le foyer dispose aussi d'une garderie.

 

Le lundi et le jeudi soir, à 19h30, viennent les apprenant·es pour les ateliers de français. Chacun des deux cours disponibles dure deux heures. Les personnes qui y participent ont pour la plupart obtenu un travail. La demande pour ces ateliers est très forte en raison de ses horaires. Il est effectivement difficile de trouver des cours du soir sur Paris, malheureusement indispensables pour les apprenant·es qui travaillent la journée. 

 

Les bénévoles organisent aussi de nombreuses sorties et visites. Par exemple, une des référentes m'a raconté ses sorties au théâtre, à la radio et à l'Opéra Comique qui avaient eu beaucoup de succès.

 

Il est important pour les bénévoles d'être à l'écoute et de travailler en équipe avec les référentes, leur binôme et les autres ateliers. Pour s'assurer que tout se passe bien, le foyer prévoit des réunions par moment de la journée où l'on fait cours et ce par niveau. C'est l'occasion de noter les difficultés rencontrées, les progrès des apprenant·es, les questions d'ordre méthodologique. Les bénévoles sont accompagné·es et encouragé·es à suivre des formations, que ce soit en interne, dans des organismes tels que Tous Bénévoles ou en ligne.

 

Lors de l’atelier auquel j’ai été conviée à participer, une douzaine d’apprenant·es sont présent·es. La séance porte sur la compréhension orale d’un dialogue, l’heure et les verbes pronominaux. Ma venue est l’occasion de (re)faire connaissance. L’oral est le plus important. Comme me l’ont dit les référentes “on n’est pas prof de français mais prof de langue”. Chacun·e se connaît. Le cours garde un aspect ludique grâce à des jeux. L’ambiance est studieuse et détendue. 

 

 

“On enseigne avec ce que l’on est”, m’a-t-on dit. Devenir bénévole formateur.trice de français au Foyer de Grenelle, c’est partager avec les apprenant·s et avec l’équipe qui nous entoure. C’est être dans une posture d’accueil et de bienveillance afin de montrer comment la vie se passe en France et la rendre accessible. La diversité des parcours des bénévoles est une richesse pour l’enseignement et les apprenant·es. 

Jade Bodin Pavlin pour le Programme AlphaB

 

Pour contacter le Foyer de Grenelle

17 rue de l'Avre, 75015 Paris.

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